Royale Escale au Relais de Chambord

by jmbedroom
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Le Relais de Chambord inauguré en 2018 est le fruit de la transformation d’un modeste établissement en un élégant hôtel dessiné par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Situé au sein du domaine de Chambord, il a accueilli l’année dernière les invités des célébrations des 500 ans du célèbre château. L’hôtel classé quatre étoiles est labellisé Small Luxury Hotels of the World.

par Anne Marie Cattelain Le Dû

 

Le Relais de Chambord que le Cosson, petit cours d’eau, sépare de la demeure de François 1er, bénéficie d’un emplacement exceptionnel dans l’enceinte même du château. Pour l’anecdote, il est aussi à deux pas de La Maison des Réfractaires, le gîte quatre étoiles où Emmanuel Macron a fêté il y a deux ans ses 40 ans. Avant sa rénovation, le futur Relais de Chambord était un trois étoiles vieillissant : l’hôtel Saint Michel. Les voyageurs fidèles s’y arrêtaient pour sa sa situation, pour l’accueil bonhomme et son histoire, ancien Relais de Poste, autrefois chenil royal, avant de devenir dortoir pour les religieux puis auberge.

 

 

Le domaine a remis en jeu la concession hôtelière accordée pour cinquante ans. Gagnant, sur cinq candidats, Frédéric Jousset, entrepreneur et mécène, avait un joker prestigieux :  Jean-Michel Wilmotte. Il s’entoure de l’architecte dont la signature vaut un sésame et de Marugal, le groupe de gestion hôtelière en charge de Cap Rocat à Majorque ou du Gecko à Formentera. Grâce à  Jean Michel Wilmotte qui conçoit et habille de verticalité une nouvelle aile de 1 000 m2, le nouvel aubergiste porte le nombre de clés de 40 à 55 chambres.

 

Fenêtres hautes et étroites, ardoises et bois, en parfaite harmonie avec la bâtisse royale, dessinent une façade aux lignes très contemporaines. Le nouveau concessionnaire, car personne ne peut être propriétaire sur le domaine de Chambord, confie à sa mère Marie-Laure Jousset, ex-directrice du département design au Centre Pompidou, la décoration intérieure, en relation étroite avec l’architecte.

Elle récupère de beaux outils de jardin collectionnés par l’architecte paysagiste Guillaume Pellerin. Ils trônent désormais en majesté dans le lobby. Puis, sollicite la Maison Frey pour réaliser sur mesure la moquette des couloirs rappelant les motifs géométriques du château. Et, sur suggestion de Jean Michel Wilmotte, sollicite Jean Grisoni, photographe, qui shoote et agrandit des détails du château : statues, balustrades, tourelles, etc.

 

 

Placés en tête de lit, style trompe-l’œil, ces œuvres confèrent à chacune des pièces une réelle personnalité. En experte, Marie-Laure Jousset choisit chez Kartell des fauteuils Clap de Patricia Urquiola, accroche miroir en acier de Victoria Wilmotte et appliques dessinées en exclusivité par Johanna Grawunder, designer américain, dans les salles du Grand Saint Michel, le restaurant.

 

Pour cette nouvelle saison, une toue, sorte de bateau cabane avec terrasse ancrée sur le Cosson, au pied du château, peut accueillir deux hôtes épris de romantisme. Stefania Di Petrillo, designer co-fondatrice de l’atelier Virieu Di Petrillo, œuvrant aussi pour petit h, l’atelier de recréation de la maison Hermès,  l’a parée de bois et de cuir.

 

 

La table bistronomique, Le Grand Saint Michel, avec ses assiettes en faïence de Gien, joue la carte régionale. Une grande terrasse avec vue propose des plats plus simples. L’hiver on se réfugie au bar que réchauffe une cheminée pour déguster des tapas avec champagne ou cocktail. Le Spa Nuxe détend et relaxe après avoir visité le château, arpenté le domaine ou guetté dans une cabane aménagée le brame des cerfs, et la course affolée des biches à la saison du rut, du 15 septembre au 15 octobre.

 

 

 

 

Le Prix : 55 chambres et suites, dont 15 dites Chambord avec vue sur le château, Coups de cœur pour la 122, plein cadre sur la demeure de François 1er, et la 215 dotée d’une verrière. Chambre classique à partir de 165 €, Chambord, 240 €, suite, 320 €. La Toue Cabanée, à partir de 500 € avec petit-déjeuner compris.

A Savoir : On a souvent attribué à Léonard de Vinci la paternité du château de Chambord mais rien n’étaye cette thèse. François 1er, doué pour le dessin, passionné d’architecture pourrait être le concepteur de ce chef-d’œuvre où en 32 ans de règne il ne passa que 64 jours. Si la conception est remarquable, l’intérieur est glacial en toutes saisons, hanté par les courants d’air.

 

Pour tenter de se réchauffer, seigneur et maîtres dormaient serrés à plusieurs dans les lits, les chambres étant non seulement froides mais enfumées par des cheminées au tirage improbable. La cour se déplaçait avec des meubles que montaient les fourriers. D’où l’idée de confier à l’architecte décorateur Jacques Garcia, le soin de recréer une mise en scène à l’identique de celle installée en 1545, l’année correspondant au dernier séjour de François 1er.

Jean d’Haussonville, PDG depuis 10 ans, du domaine de Chambord, multiplie les projets pour que Chambord retrouve son visage de demeure champêtre royale. 14 hectares de vignes, dont 4 de Romorantin, cépage de blanc qu’affectionnait François 1er, ont été replantés. Des brebis solognotes pâturent désormais non loin des Jardins à la française magnifiquement restaurés par un mécène américain.

 

Enfin, des jardins potagers en permaculture ont été plantés au sein des écuries du Maréchal de Saxe. A terme, ils devraient couvrir six hectares. Les légumes et fruits sont vendus sur place mais aussi dans les magasins bios alentours et servis dans certains restaurants.

A Voir au fil de la Loire

Rencontrer et dîner chez Christophe Hay, deux étoiles Michelin, à Montlivault, à un jet de pierres de Chambord. Un chef qui souvent s’échappe de ses cuisines pour naviguer avec son copain pêcheur professionnel, chatouiller les gougeons, relever, d’avril à septembre, les bosselles, lourdes d’anguilles et raconte comme personne sa Loire et sa région. Panier et couteau à la main il descend tous les jours le chemin creux et pentu, menant à son jardin de 3 000 m2. Salades, tomates, courgettes, herbes, etc. tous ses légumes sortent de sa terre. Et un de ses producteurs, élève la géline de Touraine, grosse poule noire qu’affectionnait François 1er. En face de son restaurant, visiter l’église Saint-Pierre, seul vestige en très bon état d’une abbaye bénédictine du XIe siècle.

 

Adresse : Place Saint-Louis 41 250 Chambord

Téléphone : +33 2 54 81 01 01

Internetrelaisdechambord.com

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